Les auteurs, Marianne et Jean-Pierre Duboux, tiennent un service de lectorat à Thoune (Suisse).
Lors de la révision de cartes de mets, de livres (spécialisés) de cuisine, entre
autres, ils ont été régulièrement confrontés autrefois à une difficulté
d'envergure: il n'existe en effet pas d'ouvrage de référence linguistique dans ce
domaine. Les auteurs «gastronomiques» ont par ailleurs utilisé le verbe comme vecteur
de transmission de leur savoir, sans trop s'attarder sur le contenu de leur jargon
professionnel.
Pour pallier cette lacune, Marianne et Jean-Pierre Duboux ont décidé de compiler la
terminologie gastronomique et de l'inventorier, en conférant une importance de mise à
l'écriture correcte des termes utilisés, en appliquant d'autre part les règles
d'orthographe et de grammaire en vigueur et en veillant à une traduction pertinente des
notions et à leur adéquation dans d'autres langues.
Il n'est pas toujours aisé de citer les termes conformes dans un autre idiome. A titre
d'exemple: comme le bétail de boucherie n'est pas découpé de la même manière dans
tous les pays, les désignations des pièces de viande ne peuvent en partie pas être
traduites. Les poissons et les fruits de mer sont la source d'autres difficultés: le long
des côtes, leur nom peut varier d'un village à l'autre.
Au fil des décennies,
d'innombrables erreurs se sont ainsi glissées dans les textes, les auteurs, correcteurs,
traducteurs, etc. s'étant contentés de compulser des sources inadéquates des
dictionnaires minces et mal recherchés, voire des livres de cuisine pour adopter
à leur tour des termes impropres. «Car ce que l'on possède noir sur blanc...»
L'industrie alimentaire et les gros distributeurs contribuent également à la diffusion
d'erreurs. Admettons toutefois à leur décharge que leurs services de publicité ou les
agences publicitaires ne pèchent pas toujours par simplicité.
Les auteurs auraient pu dans le courant de leurs recherches, s'ils en avaient trouvé le temps, rédiger un manuel épais sur les bévues rencontrées, leurs colporteurs, les adaptations erronées, etc.
Quelques exemples:
En Suisse alémanique, le mot Torte a été traduit à un certain moment et quelque part en français par tourte dont la consonance est presque identique. A l'origine, tourte était toutefois une tarte à la viande couverte; le mot est également utilisé pour Pie en anglais, sucré ou salé. Il aurait suffi de consulter un simple dictionnaire de poche... | |
Les restaurants proposant une cuisine italienne ne sont pas toujours tenus par des ressortissants italiens, ce que prouve éloquemment leurs cartes des mets: forestière devrait être traduit par alla forestale. Nous trouvons fréquemment alla forestiera forestiero signifie toutefois étranger! |
Les cartes des mets en plusieurs langues des restaurants touristiques sont bien connues:
Un restaurant en vogue dans le sud de la France a apparemment utilisé le dictionnaire pour traduire sa carte des mets en allemand, en utilisant systématiquement les mauvais termes:
Mousse de saumon froide sur toast (Kalte Lachsmousse auf Toast): Kalter Lachsmoos auf Trinkspruch |
Les exemples suivants sont tirés de cartes en Espagne:
Croquetas caseras (Croquettes maison): Croquettes artisaines | |
Magret de pato: Maigret de canard | |
Pollo con guarnición (Poulet garni): Poulet avec garnison | |
Revuelto con tomate (ufs brouillés à la tomate): Brillê avec tomate | |
Salmón ahumado (Saumon fumé): Saumon ivre | |
etc. etc. |
Les auteurs se penchent régulièrement sur le contenu des dictionnaires en les améliorant et en les complétant. Si toutefois vous ne trouvez pas ce que vous cherchez, nous vous prions d'envoyer une note à l'éditeur, par e-mail ou en cliquant sur Feedback et en écrivant vos remarques dans le champ du formulaire. Il peut arriver que le mot ou l'expression figure déjà dans la base de données, voire qu'il ait été repris suite à vos suggestions, mais qu'il n'ait pas encore été publié.